Une tribu amazonienne crée une encyclopédie de médecine traditionnelle

Une tribu amazonienne crée une encyclopédie de médecine traditionnelle

En date du 5 avril 2016

Une tribu amazonienne, les Matsés, créent une encyclopédie de médecine traditionnelle de 500 pages, basée sur les connaissances des chamans. L’objectif est de préserver les savoirs ancestraux des communautés amazoniennes.

La forêt amazonienne est une grande source de richesses et de convoitises. Outre le bois, elle recèle également des minérais précieux qui justifient son exploitation. Toutefois, la principale richesse de l’Amazonie reste sa biodiversité unique.

Cette forêt abrite par exemple 10 % des espèces animales totales de la planète. Sa richesse est aussi végétale puisqu’elle recèlerait 390 milliards de végétaux. Parmi ces arbres et ces plantes, de nombreux possèdent des vertus médicinales. Or, bien que l’on continue à découvrir chaque jour de nouvelles vertus aux plantes, la forêt ne cesse de perdre du terrain.

Au-delà de la biodiversité, ce sont donc aussi de précieuses ressources médicinales qui disparaissent avec la déforestation.

Une tribu amazonienne crée une encyclopédie de médecine traditionnelle

Cependant, les sorciers et les chamans des tribus amérindiennes sont les détenteurs de précieux savoirs. Grâce à leurs connaissances héritées depuis des millénaires, ils peuvent identifier bien des plantes, savent lesquelles choisir pour soigner les maladies et comment les utiliser.

Une encyclopédie de médecine traditionnelle de 500 pages

La tribu Matsé vit dans la forêt amazonienne, entre le Pérou et le Brésil. Elle a récemment perdu l’un de ses plus anciens représentants, avant qu’il n’ait pu transmettre son savoir. Suite à ce drame, les Matsés ont décidé de réagir et de créer la première encyclopédie de médecine traditionnelle amérindienne jamais écrite.

Cinq chamans ont participé à l’élaboration de ce recueil de 500 pages, classé par noms de maladies, listant les plantes à utiliser et les façons de s’en servir. Ils ont été aidés dans cette tâche par l’association Acaté, qui lutte pour la sauvegarde des peuples indigènes. Son président, Christopher Herndon, a proclamé sur le site de Mongabay :

« L’encyclopédie est écrite du point de vue des chamans et par eux-mêmes. Ils décrivent comment les animaux sont connectés à l’histoire naturelle des plantes et des maladies. C’est une vraie encyclopédie chamanique, complètement éditée par les chamans. C’est une première en son genre ».

Une encyclopédie uniquement en langue Matsé

L’encyclopédie est publiée uniquement dans la langue du peuple matsé, afin d’éviter tout pillage ou biopiraterie par des industries pharmaceutiques. Les savoirs restent donc uniquement dans la communauté Matsé. Pour eux, il s’agit d’une question de survie : la communauté est en train de disparaître, rongée par des maux occidentaux comme le diabète ou l’alcoolisme.

Les médicaments occidentaux sont trop chers et difficiles à se procurer pour ces populations. C’est pourquoi il est nécessaire pour eux de s’orienter vers les savoirs ancestraux afin de se soigner.

La transmission des savoirs ancestraux

La rédaction de cette encyclopédie a permis aux jeunes générations de mesurer l’importance de la culture de leurs ancêtres. Désormais, des ateliers sont mis en place pour que les plus jeunes apprennent les connaissances en médecine traditionnelle auprès des plus âgés.

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Les apprentis suivent les chamans en forêt pour reconnaître les plantes nécessaires aux remèdes, et ses cultures de plantes médicinales naissent autour des communautés dans des programmes d’agro-foresterie.

« L’emplacement de la forêt est également idéal pour les Matsés car elle ne se trouve qu’à 10-15 minutes de leur village. Si un enfant est malade, c’est tellement plus pratique que de faire quatre heures de trajet pour trouver un remède », précise Christopher Herndon d’Acaté.

Les richesses naturelles de l’Amazonie

La création de cette encyclopédie est donc un bon moyen de sauvegarder les savoirs traditionnels, tout en les maintenant au sein des communautés. Il s’agit également d’un moyen de sensibilisation aux richesses de la forêt amazonienne et aux bienfaits de ses plantes sur la santé. En effet, si l’on connaît le guarana, la noix du Brésil ou l’urucum, combien de plantes miracles restent encore inconnues et à protéger ?

Sources: consoglobe.com.

En savoir plus sur Vincent Deroy

Depuis août 2012, je fouille sur le web à la recherche des cas paranormaux les plus étranges pour le site www.paranormalqc.com dont je suis le Rédacteur en chef. Handicapé de naissance, j'ai aussi été secrétaire-trésorier du musée de mon village pendant 6 ans et demi.

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