En date du 11 juillet 2015.
L’apprentissage du langage comporterait-il des similitudes entre les hommes et les singes ? Une étude sur le sujet vient d’être réalisée par l’équipe du laboratoire ENES(Ecologie et neuro-Ethologie sensorielles) de l’université Jean-Monnet, à Saint-Etienne. Elle a été publiée dans la prestigieuse revue Nature Communications (Levréro et al. 2015. Social shaping of voices does not impair phenotype matching of kindship in mandrills.).
Pas de spécificité humaine
Il s’agissait de montrer comment les singes s’appropriaient des accents dans leur langage. « Si les caractéristiques de notre voix dépendent de notre morphologie, elles sont aussi acquises au contact des autres. Or, cette propriété n’est pas spécifique à la complexité de l’être humain », précise, dans un communiqué, Florence Levréro, maîtresse de conférences à l’ENES et directrice de l’étude.
Même voix que les cousins
En étudiant les signatures vocales chez les signes mandrills du Gabon, les chercheurs ont montré que plus ces singes passaient de temps ensemble, plus leurs voix se ressemblaient. « Mais les résultats soulignent aussi que des cousins qui n’ont jamais vécu ensemble ont des voix similaires. Les mandrills sont capables de les identifier sans avoir jamais vu les individus. Juste parce que leurs voix ressemblent à la leur », note Florence Levréro.
« Une petite révolution »
Ainsi, la voix d’un mandrill porte une identité familiale et génétique, mais elle contient aussi l’identité du groupe social. « Cette découverte remarquable est une petite révolution, conclut Florence Levréro. La voix des singes est comme la nôtre, un mélange d’influences génétiques et culturelles. »
Sources: 20minutes.fr.