CHARLES HATFIELD, LE FAISEUR DE PLUIE - L'homme qui courtisait la nature
Two photo combo of rainmaker Charles Hatfield. On left is a March 15, 1924 image of Hatfield, on ladder of tower he built in Coalinga, California, for fulfill a $8000 contract for deliver two inches of rain. Hatfield, on right, scans sky for Los Angeles Times photographer Gordon Wallace during a 1947 interview at his Eagle Rock home.

CHARLES HATFIELD, LE FAISEUR DE PLUIE – L’homme qui courtisait la nature

On l’a surnommé « le commandeur de la nature », « le faiseur de pluie des temps modernes ». Charles Hatfield, en plus de trente ans, s’est fait une réputation en remplissant des lacs, en sauvant des récoltes, en interrompant la sécheresse de Yukon, au Guatemala. Grâce à lui, Londres aurait pu être débarrassée de ses brouillards, le Sahara pourvu d’eau. Mais c’est San Diego, en Californie, qui reçut les fruits de son plus bel exploit.

En décembre 1915, Hatfield propose tout simplement au conseil de la ville, en échange de 10 000 dollars, de remplir le réservoir du barrage de Morena qui alimente San Diego en eau. Si la pluie ne tombe pas, il ne touchera pas la somme convenue. Amusés par la proposition, les notables acceptent.

Mais quel pari ! La contenance de ce réservoir est de 68 milliards de litres d’eau ; jusqu’alors, le tiers seul a pu être rempli. Si Hatfield réussit, comme le fait remarquer un des membres du conseil, la ville aura gagné 45 milliards de litres d’eau pour un prix dérisoire : environ 0,002 cent l’hectolitre. Et si la tentative échoue, la ville n’aura rien perdu !

Dessiner des nuages
Hatfield se présente au barrage de Morena, situé à une centaine de kilomètres de San Diego, le 1er janvier 1916. Il érige tout d’abord une tour haute de 6 mètres au sommet de laquelle il installe sa boîte « magique ». Celle-ci contient un mélange spécial, qui attire l’humidité. Puis, grâce à un processus d’évaporation, qu’Hatfield garde secret, il commence à « charmer, à courtiser » la nature.

Dès le 5 janvier, une averse commence à remplir le réservoir. Une semaine plus tard, une pluie ininterrompue arrose le comté. Elle tombera averse pendant encore dix jours.

Pour les habitants de San Diego, ce déluge semble ne jamais devoir finir. Les rues sont inondées, la vie quotidienne bouleversée : on ferme les autoroutes, on suspend les liaisons
ferroviaires; le téléphone et le télégraphe sont coupés. Les rivières en crue arrachent les maisons et les étables.

Un bref moment de répit survient. De nouveau, le soleil brille, bien que faiblement, parmi les nuages. On entreprend les réparations. Mais le 6 janvier, les nuées réapparaissent. A Morena, il pleut des cordes toute la journée. Aux alentours de minuit, le niveau du barrage progresse de 60 cm par heure. Finalement, il se stabilise à 12 cm du sommet. Le désastre est évité.

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Un mur d’eau
D’autres régions voisines ont moins de chance. Le barrage Lower Otay a cédé, libérant une masse d’eau haute de 12 mètres. Elle se rue vers la mer, 9 km plus loin, ravageant tout sur son passage.

Cinquante personnes y ont laissé la vie, quelque deux cents ponts sont détruits et plusieurs kilomètres de routes sont impraticables. Les torrents ont entaillé montagnes et collines, et par endroits le paysage est irrémédiablement transformé.

Hatfield a tenu sa promesse, le réservoir de Morena est empli. Pourtant, lorsqu’il se présente devant le conseil pour y recevoir son dû, celui-ci refuse de le payer.

Aucun contrat n’a été signé. L’engagement était uniquement oral. Rien de plus simple alors pour le conseil de déclarer que le déluge était « un don du ciel ». À moins qu’Hatfield fasse la preuve de son pouvoir sur la pluie, ce qui est impossible.

Nombre de personnes pensent qu’Hatfield a été victime d’une injustice. Mais sa réputation en est sortie grandie. Il est bien le « Grand Maître des nuages » ! Malgré tout, il ne gagnera jamais son procès contre la ville. La procédure sera abandonnée en 1938.

Hatfleld est resté longtemps dans la mémoire des habitants de San Diego ; lorsque la ville engage, en 1948, un nouveau  » faiseur de nuages « , ses habitants prennent toutes les garanties et assurances nécessaires contre d’éventuels dégâts.

Source: Faits étranges et récits extraordinaires aux Éditions: Sélection du Reader’s Digest, 1989.

En savoir plus sur Vincent Deroy

Depuis août 2012, je fouille sur le web à la recherche des cas paranormaux les plus étranges pour le site www.paranormalqc.com dont je suis le Rédacteur en chef. Handicapé de naissance, j'ai aussi été secrétaire-trésorier du musée de mon village pendant 6 ans et demi.

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