Magnétisme: Cas extraordinaires d’une irrésistible attraction

Alors qu’il marche un matin, très tôt, dans les rues de Joplin, Missouri, Franck McKinstry comprend soudain qu’il vaut mieux pour lui qu’il ne s’arrête pas ; sinon, ses pieds vont rester comme enracinés dans le sol, et il devra persuader le premier passant venu de le tirer par les pieds pour le délivrer de la force mystérieuse qui l’immobilise.

McKinstry est un exemple de ces « aimants humains » que les scientifiques étudient depuis le milieu du XIXe siècle. On les appelle aussi des gens électriques. Ils semblent être capables d’emmagasiner et de décharger de puissants courants, avec parfois des conséquences imprévisibles.

Toucher l’un d’eux, c’est courir le risque de recevoir une décharge. Des étincelles s’échappent parfois de leurs doigts et certains objets deviennent immobiles ou se mettent à bouger comme par enchantement.

Adolescente magnétique
L’un des premiers cas sur lequel les scientifiques se soient penchés est celui d’une jeune Française de 14 ans, Angélique Cottin, qui a un emploi dans une fabrique de gants en Normandie. En 1846, pendant dix semaines, les montures de bois sur lesquelles elle travaille se tortillent dans ses mains, son lit se balance, les chaises s’éloignent quand elle essaie de s’asseoir et le moindre contact de sa main fait tournoyer les meubles à travers la pièce.

Un membre éminent de l’Académie des sciences de Paris étudie le cas d’Angélique. Il apparente ses pouvoirs à de l’électromagnétisme, mais ne peut donner à ce phénomène une explication plausible.

Autour des années 1890, des chercheurs à l’université de pharmacie de Baltimore, dans le Maryland, se penchent sur les aptitudes étranges d’un étudiant nommé Louis Hamburger. Il attire les aiguilles et les objets métalliques.

Un cas surprenant de magnétisme humain se manifeste à I’occasion d’une conférence sur la recherche psychique tenue à New York. On propose 10 000 dollars de récompense à qui apportera la preuve vérifiable d’une manifestation psychique. Madame Antoine Timmer se présente et montre comment l’argenterie lui colle à la main.

Les conférenciers, cependant, considèrent qu’un bon illusionniste peut obtenir le même effet
grâce à des fils dissimulés.

Malade et en bonne santé
Parfois, ces décharges électriques sont associées à des périodes de maladie. Par exemple, en 1837, à Oxford, dans le New Hampshire, les doigts d’une femme qui souffre de problèmes articulaires et musculaires produisent des étincelles de deux centimètres de long. Ce phénomène se produit six semaines durant. Son médecin l’attribue à une aurore boréale qui a lieu à la même période.

En 1879, à Londres, en Ontario, Caroline Clare, âgée de 19 ans, se remet d’une longue et mystérieuse maladie. Elle observe que les objets de métal lui sautent dans les mains à chaque fois qu’elle tente de les saisir. Quand elle en tient un, il reste collé.

En 1920, dans l’État de New York, le médecin-chef d’une prison rapporte qu’un certain nombre de détenus se trouvent fortement chargés d’électricité statique à la suite d’un empoisonnement Ils
font dévier les aiguilles d’une boussole et déplacent des rubans de métal simplement en bougeant leurs mains au-dessus. Ce phénomène disparaît dès que les hommes sont guéris.

On ne sait rien de la santé d’une dame anglaise, madame Grace Charlesworth, qu’un phénomène
électrique tourmente pendant deux ans, en 1960. Elle reçoit des décharges électriques chaque fois qu’elle touche un objet chez elle; dans son lit, elle a des soubresauts et des étincelles courent le long du mur. On examine la maison, en vain.

Parmi les derniers cas recensés, on rencontre des sens qui ont un effet sur les appareils électriques. En 1973, à Londres, une femme doit demander de l’aide. Elle affirme que les radios, les distributeurs de tickets et les appareils ménagers se dérèglent à peine les approche t-elle.

Le cas le plus extraordinaire de ces dernières années est celui de Jacqueline Priestman, de Manchester, en Angleterre. Elle exerce des effets néfastes sur trente aspirateurs, cinq fers à repasser et deux machines à laver. Chaque fois qu’elle passe près de son poste de télévision ou de quelque autre appareil électrique, il se met en marche et, souvent, produit des étincelles.

Des mystères qui subsistent
après cent ans de recherches, la physique n’a pas su expliquer cet étrange phénomène que sont les gens électriques. Une chose semble certaine pourtant, l’électricité ordinaire et le magnétisme ne sont pas seuls impliqués.

Certains chercheurs ont suggéré qu’une source électromagnétique inconnue située a l’intérieur du corps humain pourrait être en cause, ou les conditions atmosphériques. Mais les preuves manquent pour étayer leurs théories et les gens électriques défient toujours toute explication.

Source: Faits étranges et récits extraordinaires aux Éditions: Sélection du Reader’s Digest, 1989.