Le dix-neuvième siècle a marqué l’apogée de la mode spiritiste en Angleterre. Tiraillée entre la science et la religion, entre la raison et la sentimentalité, la société victorienne manifesta une obsession romantique — et une curiosité morbide — pour la mort et les esprits d’outre-tombe.
Cette idée fixe se refléta dans la vogue des histoires de fantômes et toucha également le monde du spectacle. Soucieux d’exploiter cette tendance, un homme d’affaires avisé, George R. Tweedie, imagina de donner des conférences lucratives avec projection, intitulées «Causeries sur les fantômes». Chaque séance comprenait cinquante histoires de spectres et d’événements surnaturels.
Tweedie, ancien professeur au Royal Polytechnic de Londres, attirait les foules, ainsi qu’on pouvait le lire dans la colonne des spectacles de la Pall Mall Gazette du 23 septembre 1891. «Les conférences sur les fantômes et les sorcières sont au goût du jour, écrivait le chroniqueur, et la collection d’images de Mr. Tweedie montre que le folklore fantastique est plus raffiné que jadis. »
Ce spectacle, dont l’entrée coûtait six pence aux curieux, ne comprenait aucune analyse objective des apparitions occultes; Tweedie ne cherchait qu’à divertir son public en lui contant des histoires de fantômes datant d’un passé récent. À la fin de la représentation, cependant, le professeur livrait ses réflexions personnelles sur ce qu’il appelait «cet obscur chapitre de l’histoire humaine». «À mon avis, disait-il, les mystérieux et insondables mécanismes de l’esprit, de la conscience ou de l’imagination sont à l’origine de la plupart des apparitions… L’homme moyen, sain de corps et d’esprit, jouissant d’un bon équilibre, traverse la vie sans se laisser troubler le moins du monde par le genre de fantasmes que nous avons découverts ce soir.» En voici quelques-uns:
Un Bavarois prétendit un Jour avoir reçu la visite du fantôme de sa femme, victime de son caractère violent. Lorsque, en proie aux remords, notre homme promit de ne plus perdre son calme, l’apparition décida de rester sur terre. Mais une dernière saute d’humeur du mari fit disparaître à tout jamais, ne laissant derrière elle que sa cape!
En 1647, un bateau chargé de trésors et transportant de nombreux passagers disparut entre l’Amérique et l’Angleterre. Le navire ne fut jamais retrouvé mais, à plusieurs mois d’Intervalle, des témoins purent voir, dans son port d’attache, un vaisseau fantôme flottant dans un nuage.
Source: Fantômes et Apparitions, Série: Les Mystère de l’inconnu, Éditions Time-Life, 1988.
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