Kenneth Arnold
Reconstitution de l'affaire

Kenneth Arnold

Date de l’évênement: 24 juin 1947.

Mont Rainier, Washington, États-Unis.

Kenneth Albert Arnold est un aviateur américain qui fut le témoin de ce qui est considéré comme la première grande observation d’OVNI.

L’observation

Le mardi 24 juin 1947, Kenneth Arnold, un pilote privé de Boise, dans l’Idaho membre du « Search and Rescue Mercy Flyer », rapporte avoir vu neuf objets volants inhabituels près du Mont Rainier dans l’État de Washington alors qu’il effectue un déplacement à bord de son appareil — un CallAir A-2 — entre Chealis et Yakima, déplacement qu’il met à profit pour rechercher un avion militaire disparu en décembre 1946. Arnold décrivit des objets d’une forme inhabituelle, arrondis à l’avant et triangulaires à l’arrière, et dotés d’une vitesse prodigieuse, plus de deux fois la vitesse du son (aucun avion n’a encore franchi le mur du son à l’époque). C’est cette histoire, largement diffusée par l’Associated Press, qui est à l’origine de la controverse sur les « soucoupes volantes » (en anglais « flying saucer » ou « flying disk ») devenues par la suite ovnis (objets volants non identifiés).

Les différentes versions de l’histoire

L’histoire de l’observation de Kenneth Arnold a longtemps été décrite de façon inexacte, à partir de sources incomplètes. Les rares enquêtes réalisées par des chercheurs privés, sur l’observation d’Arnold ou sur cette période de l’histoire des ovnis, ont fait l’objet de publications confidentielles. La majorité des auteurs de livres sur les ovnis se sont contentés de reprendre les versions de « l’affaire Arnold » données par les auteurs qui les avait précédés.

Les versions les plus souvent publiées décrivent qu’après avoir fait son observation, Arnold se serait posé à Yakima, aurait discuté avec des amis pilotes, puis qu’il serait reparti en direction de Pendleton où il aurait été accueilli par des journalistes qui avaient eu vent de l’affaire. Cette version est inexacte. Il est vrai qu’une heure après avoir effectué son observation, Arnold atterrit à Yakima, dans l’État de Washington, où il décrit ce qu’il a vu à des amis pilotes. Il est exact également qu’après cela, il se rendit à Pendleton, dans l’Oregon, où il répéta son histoire à d’autres pilotes. Mais il n’y avait aucun journaliste parmi eux.

Certains historiens et spécialistes de la question, notamment le chercheur américain Loren Gross ou le sociologue Pierre Lagrange, ont montré qu’aucun journaliste n’était présent parmi les personnes qui se trouvaient à Pendleton. Ils n’interviendront qu’à partir du lendemain. Pour l’instant, Arnold tente de contacter la permanence du FBI (il n’y a pas de bureau local de l’agence), sans résultat. Il passe la nuit dans cette petite ville du nord-est de l’Oregon et c’est le lendemain, après avoir discuté avec un inconnu qui aurait lui aussi observé des phénomènes étranges quelque temps plus tôt, que Kenneth Arnold se rend à la rédaction du quotidien local, l’East Oregonian.

Le chercheur américain Loren Gross est le premier à être jamais retourné consulter les articles publiés à la suite de la rencontre qu’Arnold a alors eue avec deux journalistes, Nolan Skiff et Bill Bequette (1917-2011). Mais la publication qu’il a réalisée à la suite de son enquête ayant eu une diffusion très restreinte, les faits qu’ils a rapportés n’ont été repris par personne. Il faut attendre la publication d’un texte de Pierre Lagrange dans un ouvrage collectif en anglais, puis de deux autres textes deux ans plus tard dans des revues d’anthropologie en français, pour que la rencontre entre Arnold, Skiff et Bequette soit largement diffusée et reprise. Lagrange a reconstitué le déroulement exact des faits et, en 1988, il a même rencontré l’un des deux journalistes, Bill Bequette (Nolan Skiff est décédé en 1970) qui résidait alors dans l’État de Washington. D’après les souvenirs livrés par Bequette, c’est au cours de cet entretien du 25 juin 1947 qu’un détail livré par Arnold conduit par erreur à l’invention de l’expression « flying saucer ». Arnold décrit à nouveau son observation aux deux journalistes. Il leur explique notamment que les objets se déplaçaient de façon irrégulière, « comme une soucoupe qui ricocherait sur l’eau » (« like a saucer if you skipped it accross the water »).

À partir de ces informations, Bill Bequette rédige un petit article qui paraît dans l’édition du jour de l’East Oregonian. Il adresse aussi une dépêche à l’Associated Press à Portland. Il apprend à son retour de déjeuner, en début d’après-midi, que la dépêche a été diffusée sur le réseau national de l’AP, où elle a suscité l’intérêt de très nombreuses rédactions de presse. Bill Bequette retourne donc s’entretenir avec Arnold à son hôtel et téléphone de nouvelles informations à l’AP de Portland. C’est à la suite de la parution des articles le lendemain dans la presse et des commentaires faits à la radio que les expressions « soucoupe volante » et « disque volant » seront inventées par les journalistes.

Pourtant Arnold n’a jamais décrit d’objets « en forme » de soucoupe, mais des objets « se déplaçant » comme des soucoupes. Dans la semaine qui suivit, des centaines d’observations similaires seront rapportées par des témoins qui reprendront ces termes pour les désigner. D’autres témoins ont décrit au cours de cet été 1947 des « soucoupes volantes » sans leur attribuer la forme de soucoupes. Certains récits diffusés par la presse ont donc pu résulter du même genre de rédaction hâtive que l’article initial de Bill Bequette. Seule une enquête précise permettant de faire la part entre la description des témoins et la retranscription donnée par les journaux permettrait de trancher ce point.

Arnold se plaignit à de nombreuses reprises d’avoir été cité de façon inexacte, et maintint que les objets avaient la forme d’un demi cercle à l’avant et d’un triangle à l’arrière. Il précisera aussi par la suite que l’un d’eux ressemblait à un « boomerang » ou un « croissant ».

La presse interrogea l’armée pour savoir si des engins expérimentaux étaient en vol. Mais l’US Air Force démentit être à l’origine de ces objets inexpliqués. De nombreux « experts » furent cités par les journaux, mais l’énigme demeure.

Arnold se transforma bientôt en enquêteur dans le but de réunir les preuves susceptibles de convaincre les sceptiques. Il se rendit notamment à Tacoma près de Seattle pour enquêter sur une observation étrange survenue quelques jours avant sa propre observation. L’affaire tourna au drame lorsque les deux militaires appelés par Arnold en renfort s’écrasèrent avec leur avion à leur retour.

En 1952, Kenneth Arnold publia le livre The Coming of the Saucers, en compagnie de Raymond Palmer, un rédacteur-en-chef de magazines de science-fiction populaire, qui lui avait écrit dès le lendemain de la publication de son observation par la presse, et qui se tournera plus tard vers la publication de magazines consacrés au paranormal et aux ovnis. Dans cet ouvrage, Arnold décrit son observation du 24 juin 1947 ainsi que les événements qui suivirent, notamment l’enquête qu’il effectua quelque temps plus tard à Tacoma sur une autre observation, laquelle se révéla par la suite être un canular (malgré la controverse entretenue par certains auteurs qui tentèrent, à diverses reprises depuis 1947, de relancer cette histoire).

Arnold n’affirma pas que les objets étaient des astronefs extraterrestres, bien qu’il ait dit : « étant de nature non américaine, si ce n’est pas fabriqué par notre science ou une autre force aérienne, j’incline à croire que cela est d’origine extraterrestre. » Après, il ajouta « je ne pense pas que c’est quelque chose qui peut provoquer une hystérie populaire. »

Arnold affirma également avoir vu les mêmes objets trois autres fois, et au moins huit autres pilotes volant dans le nord-ouest des États-Unis firent des observations similaires. Cependant, l’histoire originelle ne fut jamais corroborée. En fait, un pilote de DC-4 quelque 15 kilomètres plus loin ne constata rien d’inhabituel. Néanmoins, Arnold était un pilote expérimenté qui n’avait apparemment rien à gagner en fabriquant cette histoire. En effet, il ne semblait pas apprécier la publicité qui s’ensuivit, remarquant qu’« aucun d’entre nous n’apprécie les moqueries ». En outre, sa description resta justement cohérente, alors que d’autres pas, comme les autres premières histoires de rencontre d’ovnis, comme l’incident de Roswell.

Explications sceptiques

Depuis 1947, de très nombreuses explications furent proposées pour rendre compte de l’observation de Kenneth Arnold dans le cadre du modèle sociopsychologique du phénomène OVNI. On évoqua un mirage, des bolides, des avions expérimentaux, etc. Un journaliste écrivant dans le magazine L’Illustration en 1952 soupçonna même que Kenneth Arnold était une invention de la presse américaine. Dans les années 1990, le magazine anglais Fortean Times publia un article expliquant qu’il s’agissait d’une méprise avec un vol de pélicans blancs américains (C’est à cause de cette explication du cas fondateurs du phénomène ovni que les sceptiques sont parfois surnommés, particulièrement dans le monde anglo-saxon, des pélicanistes). D’autres enquêteurs suggérèrent que les soucoupes étaient en fait des bolides qui auraient traversé horizontalement le ciel avant de repartir dans l’espace.

Source: Wikipédia

300px-Arnold_AAF_drawing


Agrandir le plan

En savoir plus sur Vincent Deroy

Depuis août 2012, je fouille sur le web à la recherche des cas paranormaux les plus étranges pour le site www.paranormalqc.com dont je suis le Rédacteur en chef. Handicapé de naissance, j'ai aussi été secrétaire-trésorier du musée de mon village pendant 6 ans et demi.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.