Les vampires ne sont pas tous comme ceux dans les films. Ils sont pour la plupart humains, mais avec des penchants extrêmes. Certains font du cannibalisme, d’autres sont nécrophiles et bien d’autres. En voici un cas.
Siméon, enfant de l’assistance, commença dans la vie comme berger. À l’époque du service militaire it fut réformé pour vice de conformation au pied droit.
Employé ensuite aux travaux des champs, il présentait une extraordinaire perversion du goût qui le portait à manger de la craie, du charbon ou de la terre. Il n’était pourtant aucunement réfractaire à la nourriture normale; il était au contraire si glouton, si insatiable, si malpropre, que les autres domestiques de la maison refusaient de manger avec lui.
Sa salacité devint telle qu’il fallut l’interner dans un hospice. Il se jetait sur les femmes pour les violer.
Il fut ensuite employé à la buanderie de l’hôpital, mais un attrait particulier l’attirait alors puissamment vers les plus sales garnitures de lit, vers le linge de corps imbibé de la dernière sueur, et surtout les draps dans lesquels une femme venait de mourir.
Il se tenait aux aguets pour s’en emparer. Pour peu que ces draps fussent imprégnés de traces stercolaires, menstruels ou d’une nature analogue, on le voyait, lorsqu’on ne l’en empêchait pas aussitôt, se délecter à en aspirer l’odeur, vouloir s’envelopper dans les replis du tissu.
Trompant enfin la surveillance du personnel, il s’introduisit à plusieurs reprises dans la salle des morts où le corps d’une femme venait d’être déposé.
Là, il se livrait à toutes sortes de manipulations obscènes.
Il se vanta publiquement de ces faits. On prit dès ce moment toutes les mesures pour mettre Siméon dans l’impossibilité de renouveler les profanations; mais cet homme si dépourvu d’intelligence déploya un instinct de ruse qui le fit triompher de tous les obstacles.
Il avait dérobé une clef de la salle des morts et des profanations purent ainsi continuer pendant longtemps.
Il fut finalement envoyé dans l’asile d’aliénés de Saint-Dizier.
Source: Diable, démons et Vampires. Édition: Poche Sélect. 1977