Les dragons ailés apparurent pour la première fois en Occident dans les mythes de la Grèce antique et la Bible. Toutefois, c’est en Europe, au Moyen Âge, que les monstres cracheurs de feu aux jambes trapues envahirent le plus les imaginations. Selon la légende, ces créatures terrifiantes, aux cornes redoutables, aux crocs puissants et au souffle pestilentiel, pouvaient à tout moment prendre un village en otage et dévorer de jeunes vierges jusqu’à ce qu’un preux chevalier brandissant une épée magique vînt les occire. Le plus célèbre de ces héros fut Saint-Georges « terrassant le dragon », symbole du triomphe de la chrétienté sur les puissances des ténèbres. Les dragons occupèrent également une grande place dans le folklore chinois, où ils n’apparurent guère très méchants. Or, en occident, le dragon devint l’incarnation du Mal; prince de Valachie au XVe siècle, Vlad Tepes, véritable ancêtre du vampire imaginaire, fut surnommé Dracula à partir de l’expression roumaine signifiant dragon et démon. Même mort, le dragon jouissait de pouvoirs extraordinaires. Une goutte de son sang, disait-on, provoquait une mort instantanée, et ses crocs plantés en terre se métamorphosaient l’espace d’une nuit en une formidable horde armée.
Source: Les mystères de l’inconnu, Éditions Time-Life 1989