Les récits de ce genre sont innombrables, mais se rapprochent tous d’un prototype.
C’est, aux Pays-Bas, un loup frappé d’un trait à la cuisse et qu’on retrouve dans un lit, sous forme humaine, la cuisse transpercée.
C’est à Padoue, un sorcier dont les mains et les pieds sont coupés parce qu’étant devenu loup il a rencontré un chasseur qui lui a tranché les quatre pattes…
En 1521 comparurent à Besançon, devant l’inquisiteur Jean Bodin, les nommés Pierre Burgot et Michel Verdun.
Burgot avait jadis fait un pacte avec le diable, mais revenu à de meilleurs sentiments il avait rompu le pacte lorsque Verdun le débaucha de nouveau.
Ces deux sorciers se rendirent de nuit « au bord du Chastel-Charlon où chacun devait avoir une chandelle de cire verte qui donnait une flamme bleue et obscure, et faisaient des danses et sacrifices au diable ».
Puis Verdun frotta à nu son ami d’une certaine pommade et s’en oignit lui-même.
Ils furent immédiatement changés en loup, avec toute la férocité et la rapidité de ces animaux.
Sous cette forme, ils attaquèrent un jeune garçon de six à sept ans dont les cris leur firent lâcher prise. Ils se sauvèrent en toute hâte vers l’endroit où ils avaient caché leurs habits et reprirent figure humaine en se frottant avec de l’herbe.
Une autre fois, les deux complices, pareillement transformés, étranglèrent une femme et se précipitèrent sur un homme qui prit la fuite.
Plus tard, ils dévorèrent ensemble une petite fille de quatre ans après avoir bu tout son sang.
Cette chair répugna à l’estomac de Burgot, mais Verdun la trouva délicieuse.
Burgot, néanmoins, se montra par la suite moins dégoûté. Il confessa avoir, toujours avec Verdun, bu le sang d’une fillette de 9 ans, à même la veine du cou ouverte d’un coup de dents, et mangé les entrailles d’une autre.
Source: Diable, démons et Vampires. Édition: Poche Sélect. 1977