En date du 20 avril 2015.
L’intensité des éruptions solaires suivrait un cycle quasi-annuel de 11 mois affirment les chercheurs.
SAISONS. Fluctuante, l’activité du Soleil ne suivrait pas seulement des cycles longs de 11 ans, bien connus des scientifiques, mais aussi des phases courtes de seulement 11 mois. Ces « saisons » solaires, récemment détectées par une équipe de recherche américaine, seraient même l’un des principaux moteurs des éruptions qui agitent notre étoile – ces événements violents capables de perturber les satellites, les réseaux électriques et les communications radio.
Cette périodicité quasi-annuelle a été repérée grâce à l’étude des « bandes magnétiques » qui parcourent l’astre en permanence, comme des vagues progressant lentement sur chaque hémisphère depuis les hautes latitudes jusqu’à l’Equateur. « Nous ne sommes pas sûrs de savoir d’où elles sont issues « , avoue Scott McIntosh, co-auteur de l’étude et directeur de recherche au National Center for Atmospheric Research (NCAR) à Boulder, aux Etats-Unis. « Elles proviennent probablement de l’effet dynamo produit par des turbulences survenant dans les profondeurs du Soleil, plusieurs centaines de milliers de kilomètres sous sa surface ».
Les bandes magnétiques solaires seraient à l’origine des variations cycliques.
CYCLE SOLAIRE. La notion de cycle solaire a été proposée pour la première fois en 1843 par Samuel Heinrich Schwabe, un astronome amateur allemand. C’est lui qui, le premier, remarque que les périodes maximales d’activité – caractérisées par un grand nombre de taches solaires – sont en moyenne espacées d’une dizaine d’années. Le premier cycle répertorié démarre en 1761, mais l’existence des taches solaires était déjà mentionnée il y a deux mille ans par les astronomes grecs et chinois.
INTERFERENCES. Lorsqu’elles se rencontrent, ces bandes créent des interférences plus ou moins fortes qui diminuent ou accroissent l’activité de notre étoile. »En observant l’apparition des bandes magnétiques, nous pouvons prédire les périodes d’activité intense avec une grande précision », affirme Scott McIntosh. Cette découverte devrait donc permettre aux astrophysiciens de mieux prévoir la météorologie solaire.
Reste encore à comprendre l’origine de ces bandes magnétiques et à expliquer leur comportement – des phénomènes physiques qui demeurent en grande partie mystérieux. « Nous ne savons presque rien de ce qui se passe à l’intérieur de notre étoile, estime Scott McIntosh. Pour mieux comprendre la météorologie solaire, il faudrait mettre toute une constellation de satellite en orbite autour du Soleil, comme nous l’avons fait depuis les années 1960 pour établir des modèles météorologiques sur Terre ».
Sources: sciencesetavenir.fr