En janvier 1984, un avion soviétique, un llyushin 18, vole vers la mer Noire. Soudain, une boule de feu, de 10 cm de diamètre environ, jaillit devant l’appareil. Les pilotes restent sidérés.
L’agence Tass rapporte le fait : “La boule de feu disparut avec fracas, pour réapparaître quelques secondes plus tard dans le salon des passagers. Elle venait de transpercer la paroi métallique. Elle plana doucement dans le compartiment devant les passagers médusés ; puis elle se segmenta en deux croissants rougeoyants, qui s’unirent tout aussitôt. Finalement, la boule de feu disparut; le silence se rétablit.”
Ces Russes venaient d’assister à l’un des plus grands phénomènes naturels inexpliqués. Au fil des siècles, quelques textes mentionnent les boules de feu. C’est ainsi que – dit la légende – Diane de Poitiers, alors maîtresse du roi Henri II, s’est fait poursuivre et brûler dans sa chambre, par une telle flamme, la nuit de ses noces. En Angleterre, l’année précédente, huit personnes avaient succombé aux brûlures “d’un globe ardent et sulfureux” qui s’était engouffré par la porte.
Une source d’énergie rentable ?
Les boules de feu suscitent, aujourd’hui encore, toujours autant d’intérêt… notamment pour les scientifiques. Une équipe de Rotterdam est convaincue de leurs possibilités énergétiques.
L’expérience commencée prévoit la production, entre autres, d’électricité. Gérard C. Dijkhuis, responsable de l’équipe, a démontré que la boule de feu résulte de forces internes qui s’attirent, et qui provoquent la fusion d’atomes. Si l’on parvient à contrôler cette réaction, il sera alors possible de générer du courant.
Avant tout, Dijkhuis décide de reproduire une boule de feu artificiellement, phénomène bien connu des marins : des courts-circuits ont souvent lieu dans les batteries des moteurs sous-marins. Il achète donc à la marine hollandaise un vieil appareil doté d’une grande série de batteries.
Un dépôt sur le port lui permet de les monter et de créer un court-circuit. L’appareil, qui ne donne que des boules de feu de faible dimension (10 cm de diamètre) le temps d’une seconde, apporte néanmoins le succès à son auteur, en 1985. A l’avenir, il espère créer une boule de feu ” immortelle “, source continue d’énergie.
Caractéristiques de la boule de feu Malgré tout, les scientifiques sont à l’heure actuelle incapables de fournir une explication rationnelle sur l’origine de cette boule. Certains vont même jusqu’à soutenir qu’il s’agit d’une illusion d’optique, semblable à celle qui se produit lorsque la rétine enregistre un flash lumineux traditionnel. Cependant, les nombreux récits concernant l’apparition de boules de feu dans des bâtiments dépourvus de toute source lumineuse semble infirmer cette théorie.
Une cinquantaine de témoignages recueillis par deux chercheurs britanniques, Mark Stenhoff et E.R. Wooding, ont permis de dresser une liste de caractéristiques. De nombreuses propriétés sont alors apparues, confirmant certaines hypothèses scientifiques. Dans 69% des cas, le phénomène survient dans des espaces ouverts, bien qu’il puisse aussi se manifester dans une maison ou le cockpit d’un avion. Et dans 89% des cas, il se produit au cours d’un orage. En revanche, un témoin sur trois affirme qu’il ne naît pas d’un éclair lumineux.
Les deux Britanniques estiment qu’une boule de feu a un diamètre de 25 cm environ. Elle vit cinq secondes, durant lesquelles sa puissance équivaut à celle d’une ampoule de 40 watts, et dégage une odeur âcre. Les dommages qu’elle entraîne se résument, dans un quart des cas, à de l’herbe brûlée ou une fenêtre cassée. D’après les témoins (plus d’un sur deux), la boule semble exploser lorsqu’elle se désintègre.
Les mystérieuses boules de feu attirent de nombreux scientifiques. Outre leurs potentielles exploitations énergétiques, elles offrent d’autres perspectives : elles seraient ainsi des morceaux de plasma, rare sur notre planète, mais fréquent sur des étoiles comme notre Soleil. Son étude nous permettrait-elle enfin de connaître l’origine de l’Univers ?
Il est vrai, pourtant, que face à une boule de feu, on ne s’interroge guère sur d’éventuelles découvertes. Telle cette habitante de Floride, qui s’est ruée sur elle afin de la frapper avec un tue-mouche.
Source: Faits étranges et récits extraordinaires aux Éditions: Sélection du Reader’s Digest, 1989.