Les scientifiques ont fait une découverte incroyable à la limite entre le noyau et le manteau : des traces d’un ancien plancher océanique. Cette découverte a des implications importantes pour notre compréhension de la géologie et de l’histoire de la Terre.
Découverte d’une couche mince et dense
Des chercheurs de l’université de l’Alabama ont découvert une fine couche dense de ce qui est probablement un ancien plancher océanique entre le noyau et le manteau de la Terre. Ces résultats, publiés dans Science Advances, ont été obtenus grâce à l’imagerie sismique à l’échelle mondiale.
Ancien plancher océanique à la frontière entre le noyau et le manteau
Les dernières données indiquent que cette couche d’ancien plancher océanique pourrait recouvrir la limite entre le noyau et le manteau, alors qu’elle n’était jusqu’à présent observée que par plaques isolées. Subduite sous terre il y a longtemps lors du déplacement des plaques terrestres, cette zone de vitesse ultra-faible (ULVZ) est plus dense que le reste du manteau profond, ce qui ralentit les ondes sismiques sous la surface.
L’imagerie sismique révèle une structure intérieure complexe
Samantha Hansen, professeur titulaire de la chaire George Lindahl III en sciences géologiques à l’université d’Anvers, a expliqué que les études sismiques fournissent l’imagerie à la plus haute résolution de la structure intérieure de la Terre. Les recherches établissent des liens importants entre la structure superficielle et profonde de la Terre et les processus qui régissent la planète.
Un effort international
Outre M. Hansen, des chercheurs de l’université d’État de l’Arizona et de l’université de Leeds, au Royaume-Uni, sont coauteurs de l’article. L’équipe a recueilli des données pendant trois ans, en utilisant 15 stations du réseau antarctique pour créer une image de la Terre en profondeur.
Cartographie d’une couche variable de matière
Le projet a permis d’examiner pour la première fois une grande partie de l’hémisphère sud en haute résolution. Les chercheurs ont identifié une énergie inattendue dans les données sismiques, cartographiant une couche variable de matériau qui est mince comme un crayon par rapport à l’épaisseur des couches dominantes de la Terre. Cette couche est appelée zone de vitesse ultra-faible (ULVZ) en raison de la forte réduction de la vitesse des vagues qu’elle entraîne.
Anciens fonds océaniques et l’ULVZ
L’ULVZ peut s’expliquer par l’enfoncement d’anciens fonds océaniques à la limite entre le noyau et le manteau. Le matériel océanique est transporté à l’intérieur de la Terre dans les zones de subduction, là où les plaques tectoniques se rencontrent et où l’une plonge sous l’autre. Au fil du temps, le lent mouvement des roches du manteau pousse les matériaux océaniques subductés à se rassembler le long de la limite noyau-manteau.
Des « montagnes » à la frontière entre le noyau et le manteau
L’ULVZ, qui s’apparente à des montagnes souterraines à la frontière entre le noyau et le manteau, varient en hauteur de moins de 5 km à plus de 40 km. Ces « montagnes » jouent un rôle crucial dans la régulation du champ magnétique de la planète en facilitant la dissipation de la chaleur du noyau. En outre, d’anciens matériaux du plancher océanique sont entraînés dans les panaches du manteau qui, par le biais d’éruptions volcaniques, remontent à la surface.
Sources: Le nouvel ordre mondial, Astro Univers