En 1979, après le record de 175 jours passés à bord de la station spatiale Saliout 6, les cosmonautes soviétiques Valery Rioumine et Vladimir Liakhov ont bien du mal à se réadapter à la vie sur Terre. Pendant quatre jours, ils ne peuvent marcher seuls, transpirent abondamment, souffrent de palpitations cardiaques, de vertiges et de nausées. Il leur faudra six semaines de soins et de repos complet pour retrouver la forme.
Ces cosmonautes font là l’expérience des mauvais effets d’un séjour prolongé en apesanteur. Dans l’espace, le coeur travaille moins, car en l’absence de forces de gravitation, il n’a pas besoin de s’activer autant pour pomper le sang. Les organes internes flottent légèrement hors de leur position habituelle dans l’abdomen. Les mécanismes de l’équilibre et de l’orientation ne fonctionnent plus correctement. Ainsi, un astronaute montant à une échelle peut très bien avoir l’impression de descendre la tête la première.
Mais, plus grave, le squelette se détériore rapidement, fragilisé par la perte de calcium. En 1985, au bout de sept jours en apesanteur à bord de Spacelab 3, des rats de deux mois avaient déjà perdu une bonne partie de leur masse osseuse et 40% de leur puissance musculaire. Si la réaction des rongeurs laisse présager de celle des humains, l’enfant, et a fortiori le foetus, sont encore plus exposés que leurs aînés.
De futures générations d’êtres humains parfaitement adaptés à la vie spatiale seraient probablement petits et gros, avec des os fragiles. S’ils devaient retourner sur Terre, ils seraient pratiquement impotents.
Source: Faits étranges et récits extraordinaires
Aux Éditions: Sélection du Reader’s Digest, 1989.