En date du 11 juin 2016.
Une étude scientifique démontre pour la première fois qu’une espèce de poisson tropical est capable de reconnaître les visages humains.
Le poisson archer (Toxotes chatareus) a décidément plus d’une corde à son arc. Ce poisson tropical, déjà connu pour sa capacité à attraper des insectes volants en crachant des jets d’eau, tient le premier rôle dans une étude publiée ce mardi dans le Scientific Report , la revue scientifique de l’université d’Oxford. Et pour cause : l’animal est capable de reconnaître des visages humains, avec une précision qui n’a d’égale que son habileté à chasser ses proies.
L’étude, conduite par des chercheurs de l’université d’Oxford (Grande-Bretagne) et l’université du Queensland (Australie), vient contredire tout ce que l’on pensait savoir sur l’intelligence et les capacités cérébrales des poissons, même si elle ne démontre pas encore qu’avoir une mémoire de poisson rouge puisse devenir flatteur.
Entraînés, les poissons peuvent retrouver un visage connu parmi quarante-quatre nouveaux
Les poissons ont été entraînés à cracher leurs jets sur les visages qu’ils reconnaissaient, sur un écran d’ordinateur placé au-dessus de leur aquarium. Leur taux de réussite s’élève à plus de 80 %. Le dressage, qui prenait de deux jours à deux semaines selon les poissons, prévoyait une récompense à chaque fois qu’ils parvenaient à trouver le bon visage.
Cait Newport, le chercheur responsable de l’étude, explique qu’être « capable de reconnaître un visage parmi d’autres est une tâche étonnamment difficile ». « Toute figure a deux yeux au-dessus d’un nez et d’une bouche, donc, pour distinguer les individus entre eux, nous sommes obligés d’identifier des nuances subtiles entre ces traits. » Longtemps l’hypothèse a prévalu que cette fonction était si complexe que seuls les primates, dotés d’un cerveau plus développé, en étaient capables. De fait, le cerveau humain possède une zone cérébrale spécialement dédiée à la reconnaissance faciale, dont les poissons sont dépourvus.
« Nous avons essayé de déterminer si un animal avec un cerveau plus petit et plus simple, qui dans son évolution n’a développé aucun besoin de reconnaître les visages humains, pourrait en être capable », résume Cait Newport. C’est là que le poisson archer entre en scène. Quoique dépourvu de néocortex, cette zone du cerveau spécialisée dans la reconnaissance faciale, le poisson est capable de reconnaître un visage déjà vu parmi quarante-quatre autres inconnus, avec un taux de réussite qui s’élève à plus de 80 %. Pas si bête !
Sources: lepoint.fr.