En date du 10 juin 2014.
Lac des Quatre Cantons, Seedorf, Suisse.
L’eau d’un lac n’est jamais trop propre pour les vacanciers. En revanche, elle peut l’être pour les poissons. Un biologiste suisse, largement relayé dans la presse nationale ce mardi 10 juin, estime en tout cas que le lac des Quatre-Cantons est « trop propre » pour les poissons.
« Le lac des Quatre-Cantons et la Reuss à Lucerne ressemblent à des déserts aquatiques. L’eau y est trop propre et il n’y a plus assez d’aliments », a-t-il indiqué à Neue Luzerner Zeitung.
Les pêcheurs mécontents
Une propreté qui n’arrange donc pas les professionnels de la pêche. « Les pêcheurs ont tiré du lac 10,6 kilos de poissons par hectare en 2013, mais ils en prenaient trois fois plus il y a trente ans avec 34,3 kilos. Et l’Albeli, une petite féra typique du lac, s’y fait rare: le taux de pêche est passé de 25,8 kilos en 1986 à 4,8 kilos en 2013 », indique La Tribune de Genève.
La propreté du lac des Quatre-Cantons est le résultat d’une « lutte contre les phosphates » qui « a fait chuter les taux de phosphore indispensables à la production de plancton dont se nourrissent les poissons », poursuit le journal helvète. Si Otto Holzgang, chef du bureau Chasse, Pêche et Nature du canton de Lucerne, comprend « la volonté politique d’améliorer la qualité de l’eau pour la rendre potable », il rappelle la nécessité de « faire attention à ne pas créer un problème pour les pêcheurs en raison du manque de phosphores ».
Un équilibre délicat
L’équilibre entre politique environnementale et maintien de la pêche est une question délicate. Car comme le souligne La Tribune de Genève, « l’idée de réduire le filtrage des phosphates dans les stations d’épuration ne fait pas l’unanimité, de crainte d’envoyer un mauvais message qui réduirait à néant tous les efforts consentis jusqu’à présent ».
Ce n’est pas la première fois qu’en Suisse l’impact de la qualité de l’eau sur les poissons fait débat. En 2011 par exemple, la Fédération Suisse de Pêche souhaitait que les stations d’épuration soient mises en veille lorsque le taux de phosphore était trop bas. Une proposition qui avait fait bondir la Cipel, la Commission internationale pour les eaux du Léman.
En France aussi, la question des lacs « trop propres » s’est déjà posée avec le lac d’Annecy.
Source: huffingtonpost.fr
NDLR: Être trop c’est comme pas assez, il faut toujours trouver un juste milieu, cela vaut même pour les écolos.