Le principe qui inspire la plupart des inventions est le désir de trouver une solution à un problème. Parfois, il s’avère que celui-ci n’a plus besoin d’être résolu ou que la solution est trop compliquée ou si peu fiable qu’elle est impossible à appliquer. Et certaines inventions ne voient même jamais le jour.
Thomas Edison brevète par exemple, en 1878, un moteur de machine à coudre obéissant à la voix. L’idée lui en est venue grâce à une amie fatiguée par sa machine à Pédale.
Avec i’engin d’Edison, la couturière n’a plus qu’à débiter un flot continu de paroles, qu’un » moteur vocal » ou » phonomoteur » transforme en énergie. L’amie d’Edison trouvera cependant encore plus fatigant de parler tout le temps que d’actionner la pédale.
Un réveil brutal
Certains inventeurs se sont penchés sur le problème du réveil. Les solutions proposées vont de l’appareil qui vous éjecte du lit à la douche d’eau froide. Une approche plus douce a été tentée par Samuel S. Applegate, en 1882, dans le New Jersey. Il dessine un réveil relié à un cadre par une série d’engrenages. Du cadre pendent 60 morceaux de liège » capables de réveiller le dormeur, mais suffisamment 1égers pour ne pas lui faire de mal ». En effet, quand la sonnerie retentit, les bouts de liège tombent sur la tête du dormeur.
L’endormissement facile d’un bébé a été résolu en 1971 par Thomas Y. Zelenka, en Californie.
Son invention, accrochée au bord du berceau, consiste en un moteur électrique actionnant un manche terminé par une main gantée capable de donner des petits coups au derrière de l’enfant.
D’autres soucis domestiques ont mérité l’attention de divers inventeurs ingénieux.
En 1897, le Salon de la bicyclette de Paris accueille une douche à pédales fabriquée en Angleterre : plus
on pédale, plus le débit de l’eau devient fort.
« Fabriquez une souricière plus efficace que les autres et vous aurez le monde à vos pieds », écrit Ralph Waldo Emerson en 1871. En 1908, Joseph Barad et Edward E. Markoff, de Providence, Rhode Island, suivent l’avis d’Emerson en inventant le « rat-cloche ».
Cet engin se compose d’un cadre, de poulies reliées à un appât et d’un collier à clochette. Quand un rongeur mord à l’appât, le collier se glisse autour de son cou. L’opération consiste à ce que l’animal rentré au nid effraie le reste de sa famille par le simple bruit de la clochette.
Et si votre maison prenait feu? Benjamin B. Oppenheimer, de Trenton, Tennessee, a trouvé une solution en 1879 : un parachute breveté et des chaussures à coussinets. N’importe qui, prisonnier d’un immeuble en flammes, peut se fixer le parachute sur la tête et n’a plus qu’à sauter sans danger par la fenêtre.
La fin du siècle dernier voit apparaître d’autres gadgets de sécurité, dont une selle de bicyclette anti-voleurs. Inventée en 1900 par Adolph A. Neubauer, elle est munie d’une pointe aiguisée, qui en jaillit au moindre contact, décourageant les tentatives de vol. Le propriétaire peut bien sûr débrancher ce système mortel. Le même principe a été repris en l9l4 par Frank P. Snow pour son protège-chapeau : ignorant la présence d’une pointe dans la bordure du chapeau, les voleurs ont une mauvaise surprise.
Parfois, les inventions les plus simples sont aussi les plus extraordinaires. Ainsi en 1903, Andrew Jackson Jr, de Munich, Tennessee, dépose un brevet de lunettes pour poulets. Elles n’améliorent pas la vue des volatiles, mais sont conçues pour leur couvrir les yeux « afin qu’ils soient protégés des coups de bec des autres ».
Source: Faits étranges et récits extraordinaires aux Éditions: Sélection du Reader’s Digest, 1989.