Les mystérieuses statues de l’île de Pâques font partie des sculptures les plus célèbres au monde. Ces sculptures de roche volcanique font de l’île du Pacifique l’un des endroits les plus mystérieux de la planète, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Mais pourquoi ont-elles été placées à cet endroit par la population autochtone? Les scientifiques pensent avoir enfin percé ce mystère.
Une nouvelle étude indique que les monolithes de pierre qui parsèment l’île lointaine du Pacifique ont peut-être été placés pour permettre aux habitants de… boire de l’eau. En effet, un grand nombre d’entre eux ont été construits sur d’anciennes plates-formes situées à proximité des ressources en eau douce, selon l’étude publiée dans la revue Plos One ce jeudi. La découverte pourrait permettre aux scientifiques d’en savoir davantage sur la civilisation qui a occupé l’île plusieurs siècles durant, et comment elle a survécu dans un environnement aux maigres ressources.
« Pas un rituel étrange »
« Ce qui est important, c’est que nos recherches montrent que les emplacements des colosses ne résultent pas d’un rituel étrange, mais sont intégrés dans la vie de la communauté », déclare au Guardian Carl Lipo, professeur d’anthropologie à la Binghamton University et co-auteur de l’étude.
Les peuples autochtones de l’île de Pâques, appelés Rapanui, ont construit près de 1.000 statues anthropomorphes du XIIIe siècle jusqu’à ce qu’ils entrèrent en contact avec des explorateurs européens au XVIIIe siècle. Mais le but des statues, connues sous le nom de moai, et des plates-formes sur lesquelles elles se tiennent, ou ahu, a longtemps dérouté les scientifiques.
Que d’eau… que d’eau!
Une équipe de scientifiques a analysé les emplacements de 93 ahu et les a liés à trois facteurs qui ont déterminé le conflit entre les zones habitées: l’agriculture, les lieux de pêche et la présence d’eau douce. Ils ont constaté que les ahu correspondaient à des endroits où l’eau s’infiltrait puis atteignait l’océan, plus précisément des endroits où des roches poreuses rencontraient l’océan.
À marée basse, un ruisseau d’eau douce se forme dans la mer. L’eau salée était été donc potable et a été consommée par les habitants. L’étude démontre que la population « dépendait en grande partie d’eaux saumâtres et buvait en réalité l’eau du Pacifique ».
« Dans les endroits où l’on trouvait d’énormes quantités d’eau douce se trouvent d’immenses statues », souligne Carl Lipo. C’est pourquoi les auteurs de l’études pensent également que la taille des moai et ahu indique la quantité et la qualité de l’eau à l’emplacement où ils se trouvent.