Hubble assiste à la mystérieuse désintégration d’un astéroïde

Hubble assiste à la mystérieuse désintégration d’un astéroïde

En date du 7 mars 2014.

Le télescope spatial Hubble a photographié la désintégration d’un astéroïde. Des images inédites, qui ont suscité l’étonnement des astrophysiciens : en effet, les causes de la désintégration de l’astéroïde demeurent à l’heure actuelle obscures.

Pourquoi donc l’astéroïde P/2013 R3 s’est-il désintégré ? Telle est la question que se posent actuellement les astrophysiciens du monde entier, depuis la révélation le 6 mars 2014 par la NASA d’étranges images acquises par le télescope spatial Hubble, sur une période allant du 15 septembre 2013 au 14 janvier 2014 .

Au cours de cette période, Hubble a en effet assisté en direct à un spectacle totalement inédit : la désintégration d’un astéroïde. Baptisé P/2013 R3, ce dernier est à ce jour dispersé dans l’espace en 10 petits fragments, chacun traînant derrière eux une traînée de poussière analogue à celle des comètes.

À l’heure actuelle, les fragments de l’astéroïde s’éloignent les uns des autres à une vitesse de 1,5 km/h, soit plus lentement qu’un homme marchant dans la rue.

Des observations révélées le 6 mars 2014 dans la revue Astrophysical Journal Letters, dans un article intitulé « Disintegrating Asteroid P/2013 R3 ».

Or, ce spectacle a d‘autant plus surpris les astrophysiciens que cette désintégration s’est produite sans la moindre cause apparente…

Tout d’abord, les astrophysiciens qui ont étudié ces images en sont aujourd’hui quasiment certains, cette désintégration n’est pas le produit d’une collision avec un autre corps céleste. En effet, la désintégration aurait alors été beaucoup plus brutale que ce que montrent ces images. Qui plus est, les fragments produits par un tel choc se déplaceraient beaucoup plus rapidement.

Autre cause a priori écartée par les astrophysiciens : l’éclatement de l’astéroïde en raison de la pression induite par le réchauffement et la vaporisation des blocs de glace qui le composent. Selon les scientifiques, la température de l’astéroïde est trop basse pour qu’un tel phénomène puisse se produire.

Si la collision avec un autre corps, ou le réchauffement des glaces qui le composent, sont des hypothèses qui ne peuvent pas être retenues pour expliquer la désintégration de P/2013 R3, quelle peut bien être sa cause? Selon les auteurs de l’article dans la revue Astrophysical Journal Letters, il pourrait s’agir d’un phénomène physique encore mal compris : l’effet Yarkovsky-O’Keefe-Radzievskii-Paddack, plus communément appelé « effet YORP ».

L’effet YORP ? Mesuré pour la première fois en 2007 seulement (lire « Anatomie d’un astéroïde ») sur le site de l’ESO), ce phénomène se produit lorsqu’un corps céleste de petite taille, après avoir absorbé la lumière du soleil, ré-émet vers l’extérieur une partie de ces radiations sous la forme d’un rayonnement : lorsque la forme du corps émetteur n’est pas parfaitement régulière (ce qui est souvent le cas des astéroïdes), certaines régions du corps émettent plus de rayonnement que d’autres. Résultat : un petit déséquilibre se crée, provoquant alors une modification de la vitesse de rotation du corps.

Si cette hypothèse est vraie, c’est donc les rayonnements du soleil qui auraient perturbé la rotation de l’astéroïde P/2013 R3 : sa vitesse de rotation augmentant, l’astéroïde se serait progressivement dissocié en plusieurs fragments sous l’effet de la force centrifuge, ces derniers se dispersant alors dans l’espace.

La découverte a été publiée le 6 mars 2014 dans la revue Astrophysical Journal Letters, au sein d’un article intitulé « Disintegrating Asteroid P/2013 R3 ».

Ci-dessous une animation vidéo qui récapitule l’ensemble des clichés de l’astéroïde P/2013 R3 obtenus par le télescope spatial Hubble depuis le 15 septembre 2013 :

asteroide-hubble

En savoir plus sur Vincent Deroy

Depuis août 2012, je fouille sur le web à la recherche des cas paranormaux les plus étranges pour le site www.paranormalqc.com dont je suis le Rédacteur en chef. Handicapé de naissance, j'ai aussi été secrétaire-trésorier du musée de mon village pendant 6 ans et demi.

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