En date du 16 avril 2015.
Australie.
Des chercheurs de l’université Murdoch en Australie, étudient actuellement la menace que représentent des poissons rouges géants sur les espèces endémiques des écosystèmes aquatiques au nord-ouest du pays.
Lorsque l’on parle de menace des écosystèmes aquatiques, la première chose qui vient à l’esprit est sans doute la pollution des eaux. Il existe toutefois un autre danger tout aussi redoutable mais plus insidieux : l’introduction d’espèces invasives et parfois ce ne sont pas celles auxquelles on s’attend.
Dans les rivières de l’ouest de l’Australie, ce sont les poissons rouges et les carpes koï qui préoccupent les chercheurs. Ces spécimens envahissants, étudiés par des scientifiques de l’université Murdoch sont même devenus la cause principale de la destruction des écosystèmes.
Pourtant à les voir nager paisiblement dans leur aquarium, ces poissons semblent tout à fait inoffensifs. Du moment qu’ils restent cloitrés dans un bocal ces petits animaux de compagnie ne représentent en effet aucun danger. C’est lorsqu’ils sont relâchés dans les cours d’eau par leurs propriétaires peu scrupuleux qu’ils commencent à faire des ravages.
Une croissance exponentielle
Dans ces nouveaux environnements sans limite, ils grandissent de manière exponentielle. Un poisson mesurant 10 centimètres dans un aquarium peut ainsi atteindre un mètre de long.
Si les poissons rouges peuvent atteindre les 30 centimètres, en liberté, ils vont bien au-delà. Les scientifiques expliquent avoir capturé une carpe koï d’un mètre de long pour 8 kilogrammes quand ces poissons mesurent en aquarium une dizaine de centimètres. Or, plus les poissons se développent, plus leur appétit augmente.
Ils deviennent aussi bien plus agressifs quand il s’agit de rechercher de la nourriture et cela se fait au détriment des espèces endémiques avec lesquelles ils partagent les même ressources alimentaires. « Ils mangent les ressources et utilisent l’habitat que nos poissons natifs devraient normalement utiliser », explique à ABC Jeff Cosgrove du Swan River Trust.
Des vecteurs de maladie
« Dans le sud-ouest de l’Australie occidentale, 90% des poissons et 100% des écrevisses ne se trouvent qu’à cet endroit, donc les rivières sont des refuges pour les poissons natifs et quand ils sont forcés à co-exister avec des espèces introduites, cela ne se passe pas très bien », a indiqué au Daily Mail le Dr David Morgan, de la Murdoch University.
Comme si cela ne suffisait pas, les spécimens sont également des vecteurs de maladies et de parasites. En d’autres termes, les chercheurs se retrouvent face à de véritables espèces nuisibles. Il est pourtant difficile de trouver une solution pour les éradiquer. En effet, les poissons rouges et carpes koï sont des spécialistes en matière de survie et se reproduisent très rapidement.
« Une fois que le poisson est dans le cours d’eau, ils sont extrêmement difficiles à éradiquer. Ceci est une pression supplémentaire, au sommet de toutes les autres pressions auxquelles la vie aquatique fait face », a conclu le Dr Cosgrove.
Sources: Maxisciences