Les «attaques des hackers russes» sont d’ores et déjà devenues une blague détournée à toutes les sauces pour expliquer tout et n’importe quoi, que ce soit une dette impayée, une vidéo de mariage supprimée ou l’anniversaire manqué de la grand-tante… C’est un fait, que reconnaissent même certains journalistes des médias mainstream.
Le chroniqueur du journal canadien Toronto Star Vinay Menon a tourné en dérision la vague de paranoïa antirusse qui s’est abattue sur l’Occident dernièrement. Selon le journaliste, si cette panique ne cesse pas, tout ennui du quotidien pourra être bientôt expliqué par des attaques des hackers russes.
Si vous êtes en retard au bureau, il suffit d’accuser les hackers russes pour s’en sortir, ironise Vinay Menon. D’abord, ils ont piraté votre réveille-matin, puis mis hors d’usage tous les feux de circulation le long de votre chemin.
« A l’avenir, on pourra simplement tout mettre sur le dos des hackers russes, et personne, ni autorités, ni créanciers, ne connaîtra la vérité », prédit le journaliste.
« Pourquoi mon chat me regarde-t-il de cette manière quand je dors ? Qu’est-ce qui se passe ? Est-ce que j’écris moi-même cet article ? Ou est-ce un « cheval de Troie » qui introduit ses idées dans le subconscient des gens? Retirez les sanctions ! », plaisante Vinay Menon, semblant ainsi indiquer que son cerveau aurait été « hacké » par les pirates russes.
Selon lui, on ne peut plus faire confiance à personne, même à la douce voix féminine du logiciel Siri.
« J’ai demandé à Siri de dire quelque chose en russe, elle a gentiment répondu: « Je connais plusieurs langues ». Il est évident que c’est aussi leur espionne », ironise M. Menon.
La semaine dernière, la version en russe du troisième et dernier épisode de la quatrième saison de la série Sherlock « The Final Problem » (« Le Dernier Problème » en français), a été téléchargée sur un serveur Google Drive, soit la veille de la première officielle.
« Maintenait c’est Holmes qui est tombé entre leurs mains! », s’exclame le chroniqueur.
Ironisant sur cette paranoïa généralisée, Vinay Menon conclut : « On ne peut pas dire que nous vivions au siècle d’or de la vérité. Mais si vous pensez déjà que nous sommes à mi-corps dans le marais de la désinformation et de l’incertitude, imaginez ce qui se passera quand nous serons habitués à accuser des « hackers russes » ».
Source: Chatsenfolie, 15 mars 2017