En date du 20 juin 2014.
Louxor, Égypte.
Les archéologues ont découvert les indices révélateurs d’une ancienne peste égyptienne. Elle fut si destructive qu’elle fut considérée comme la fin du monde par les auteurs de l’époque.
Au complexe funéraire d’Harwa et d’Akhimenrou, dans l’ancienne cité de Thèbes (aujourd’hui Louxor), la Mission Archéologique Italienne à Louxor (MAIL) a trouvé des corps recouverts de chaux. Elle fut utilisée comme désinfectant.
Les chercheurs ont aussi trouvé trois fours où fut fabriquée la chaux, ainsi qu’un foyer contenant des restes humains où les victimes de l’épidémie furent incinérées.
D’après Francesco Tiradritti, chef de l’équipe, la maladie « a été oubliée pendant des siècles jusqu’à ce que des pilleurs de tombe entrent dans le complexe au début du 19ème siècle ».
L’équipe a daté des fragments de poteries, présents dans les fours, au troisième siècle après JC.
Connue aujourd’hui sous le nom de « Peste de Cyprien », les séries d’épidémies avaient ravagé l’Empire Romain, qui incluait l’Egypte à partir de 240 après JC.
Son nom actuel commémore Saint Cyprien, évêque de Carthage et ancien écrivain chrétien qui fut témoin de la peste et la décrivit comme un signe apocalyptique.
Il nota aussi les symptômes, qui comprenaient les vomissements, les yeux sanglants, des intestins « déchargés » et « dans certains cas, les pieds ou certaines parties des membres sont enlevés par la contagion ».
La peste est vue par certains comme une pandémie de variole, qui fit rage en 270 après JC et qui coûta la vie à l’empereur Claude II le Gothique.
Tiradritti a averti cependant que l’extraction d’ADN des corps pour identifier la maladie sera impossible.
La peste a causé des pénuries généralisées de main d’œuvre dans l’agriculture et dans l’armée Romaine.
Au plus fort de l’épidémie, entre 250 et 266 après JC, environ 5000 personnes par jour seraient mortes à Rome.
Le diacre Pontius, qui a servi sous Cyprien, écrivit au sujet de la peste: « Tous tremblaient, fuyaient, évitaient la contagion, abandonnant de façon impie leurs propres amis, comme si, en excluant la personne qui était sûre de mourir de la peste, on pouvait exclure la mort elle aussi. »